Préambule

Européen, Français, Franc-comtois, Jurassien, je suis le village de Brainans, implanté dans le canton de Poligny. Un enfant du pays, né en 1948, a décidé de narrer une partie de mon histoire, telle qu’elle lui a été racontée et telle qu’il l’a vécue. Le déroulement de certains événements et sa vie de famille sont étroitement liés. Des recherches aux archives départementales permettent de mieux connaître mon passé entre 1825 et 1934.

Un peu d’histoire

Le village de Brainans est de toute évidence très ancien. Il s’est construit en bordure d’une voie gallo-romaine qui figure encore sur les cartes. Il aurait porté le nom de « Brunens » de consonance germanique mais ceci reste à prouver. Au cours des siècles, il a vraisemblablement connu des invasions et par conséquent subi des dégradations et des destructions. Il a appartenu à la seigneurie de Colonne et en dépendait en haute, moyenne et basse justice. Il en était le quinzième village le plus considérable de tous.

Il faut être prudent pour certains détails. Des contradictions apparaissent à la lecture d’ouvrages historiques. Il n’est nullement question d’entamer une polémique avec d’érudits historiens.

Il est fait état d’une bulle du pape Innocent II, en date de 1111, qui confirmait la possession de l’église de « Brunens » à l’abbaye de Baume. C’est une erreur de date ou de pape. En 1111, le pape était Pascal II (1099 – 1118). Innocent II l’a été de 1130 à 1143.

Un autre article parle de « la grange de Brenans », la ferme de Brenans, Brunens, Brunans, Brainans, qui est l’un des plus beaux domaines de l’abbaye de Rosières. Elle lui avait été donnée au moment de sa fondation par Hugues de Thoire, sire de Vaudrey, confirmée par Guillaume, fils de Hugues, en 1137. S’agissait-il de Brainans ?

Les vieilles maisons, leurs dispositions, les murs de pierres sèches, de soutènement ou de clôture des parcelles, témoignent d’un long passé.

Des lieux-dits aux noms évocateurs font penser à une histoire quelque peu tumultueuse : « sous la ville, la bataille, la galère, la rue Labet, la rue Passaquet » .

Deux versions sont avancées pour les rues Labet et Passaquet. Elles sont à l’appréciation de chacun.

Un abbé de la paroisse de Colonne avait été désigné pour desservir Brainans. Pour ses déplacements vraisemblablement à pied, il empruntait depuis sa résidence, l’itinéraire le plus court passant par « les Rappes », Le Viseney et dans le prolongement « la rue Labet ». Y a-t-il eu une déformation entre la rue de l’abbé et rue Labet ?  

Au bas de la seconde rue précitée se trouve la rivière l’Orain. Un pont a été construit à la fin du 19e siècle. Existait-il un tel ouvrage avant, ou une passerelle ? La question demeure. Est ce que Passaquet voulait dire « passer à gué » ? Comme pour la rue Labet, le « é » ne se serait-il pas transformé en « et » ?