On tue le cochon
Depuis de nombreuses décennies, les familles élèvent un porc pour leur consommation personnelle. Pendant la dernière guerre, cette pratique est interdite mais existe néanmoins clandestinement. Il est raconté que dans une commune environnante une personne a été blessée par le ricochet d’une balle dans une soue à cochons.
Durant de nombreuses années il est fait appel à Henri BRENIAUX, célibataire, pour faire office de boucher. La carcasse est découpée le lendemain après avoir refroidi. En paiement de son travail il reçoit souvent un litre de marc et quelques kilos de viande. Par la suite, la législation impose que les abattages soient faits dans un lieu agréé.
La plus grande quantité de viande était mise au saloir, seul moyen de conservation de l'époque. Plus tard, l'arrivé des congélateurs offrira un autre moyen de conservation et permettra d’abattre aussi des veaux et génisses. Les abats sont transformés en boudin, saindoux, « grattons », fromage de tête, saucisses et andouilles.
Le nettoyage des boyaux est particulièrement rébarbatif surtout du fait de l’odeur qu’ils dégagent chauds.
Au repas du soir il est ainsi possible de déguster la grillade. En ces années là, la viande n’est pas présente à tous les repas, elle est donc appréciée pendant plusieurs jours et savourée en côtelettes, pâtés, etc.
Une tradition qui permet d'avoir de la viande fraîche plus souvent existe entre certaines familles. Quand l’une d’entre elles tue le cochon, elle donne des morceaux aux autres et il y avait ensuite réciprocité. Une personne recevait souvent un morceau sans échange, l’instituteur.