Les artisans et les entreprises 

Les paysans profitent de l’hiver pour fabriquer des sabots bien qu'un sabotier soit installé dans la commune, Joseph AUBERT. Son fils Pierre devient scieur de bois et exerce jusqu’à Poligny équipé d’une scie à ruban attelée à un petit tracteur. Comme beaucoup de professionnels du bois, il lui manque quelques bouts de doigts voir même des doigts entiers. Xavier BRENIAUX dispose d’une machine pour l’ébauche des sabots mais n’a jamais vraiment exercé.

Louis MILLOUX, forgeron, charron et maréchal-ferrant, débute son métier dans le village, peut-être même comme apprenti ou ouvrier. Il construit un atelier en bordure de la route départementale 42. Il fabrique des roues à bandage, des remorques appelées voitures, forge des socs de charrue, des versoirs, ferre les bœufs et les chevaux. Son épouse fait de la couture. Ils élèvent une ou deux chèvres et Mme MILLOUX accepte volontiers de montrer ses cabris. Louis s’adapte à l’évolution en multipliant les activités avec l’aide de son fils unique Daniel : vente de vélos, cyclomoteurs, machines agricoles, tracteurs. La construction successive de trois ateliers est nécessaire compte tenu de l’importance de l’activité. L’agriculture est en plein boum et se mécanise. Daniel se spécialise, se rend dans les champs et les prés faire des réparations. Il se déplace avec une DS Citroën break très pratique du fait de sa suspension hydraulique. Ils installent une station service et sa femme Jacqueline participe à la gestion de l’affaire. Aujourd’hui Daniel est à la retraite et l’activité a cessé : plus de chevaux, peu de paysans et les grandes surfaces vendent des deux roues en tous genres. Les stations service disparaissent du bord des routes et la leur n’échappe pas à la règle.

Honoré MONCEAUX a été menuisier. Son affaire est reprise par Michel BOURGEOIS. Albert PERNAUDET exerce également cette profession. Il fabrique des huisseries, des râteaux en bois et possédait également un bal monté.

Robert ANTOINE dit « le plombier » s’installe comme couvreur zingueur. André PREVOT crée une entreprise d’installation en chauffage central. Marc MONBORNE et son épouse Monique PAULIN démarrent une entreprise de paysagisme. Robert PAULIN fait de l’élagage d’arbres en hauteur et son fils Jérôme reprendra l’affaire. Plus récemment Julien BRENIAUX s’installe comme chauffagiste.

Les commerces 

Le village a connu deux débits de boissons. La maison DOUSSOT (aujourd’hui démolie) portait une inscription de ce genre et un nommé Marcel BRENIAUX aurait exploité un café avant de partir à Miery. Le plus connu était celui tenu par Virginie PERNAUDET, une épicerie était attenante. Les familles ANNET, RAPP, JAILLET et BONTEMPS l’ont gérée par la suite. L’activité restaurant s’est arrêtée bien avant celle du débit de boissons. Les employés de la batteuse logeaient dans des chambres gérées par le cafetier.

Après les restrictions de la seconde guerre, l’épicier RAPP avait installé en 1946 un étal d’oranges sur la place. La vue de ce banc est restée gravée dans la mémoire de certains.

La famille BONTEMPS est la dernière à avoir exploité simultanément le café, l’épicerie, l’agence postale et la recette buraliste. Cette dernière sera tenue un certain temps par Yvonne MOLIN, assistante maternelle, pour les acquis et documents divers relatifs aux alcools, le bureau de tabac par Yvette BRENIAUX puis par Jacqueline MILLOUX épouse de Daniel.

Des activités récréatives, théâtre, cinéma, sont pratiquées au débit de boissons. Le jeu de quilles à proximité est utilisé presque chaque dimanche, les parties se terminent au café, les perdants paient une tournée aux gagnants.

Dans la salle du débit de boissons, le coiffeur DOLLARD de Colonne tient salon environ une fois par mois, il ne fait que des coupes masculines. Un jour, il est arrivé au volant d’une voiture de marque « Izetta », elle était de couleur blanche et avait une particularité, elle n’avait qu’une seule portière qui s’ouvrait par devant et ressemblait à un œuf.

Un jour, l’instituteur attend son tour comme tout le monde pour se faire coiffer. Des enfants attendent également et sont un peu bruyants voire turbulents. Le lendemain, ils ont eu droit en classe à une belle réprimande pour leur conduite un peu tapageuse de la veille, c’est du vécu.

Ces commerces peu rentables ferment petit à petit.

Le marchand de vins Gustave MAÎTRE a poursuivi le commerce de son père. Il a fêté ses 100 ans le 28 septembre 2008 à la maison de retraite de Poligny où il était résident, il s’éteindra le 9 février 2012 dans cette même maison. Roger MOLIN est devenu le doyen du village à 93 ans.

Thumbnail image

Le café restaurant

Thumbnail image

Le café restaurant épicerie mercerie

Deux périodes différentes  

Les commerçants ambulants remplacent les sédentaires fermés. Des tournées sont faites avec des camionnettes par DADAUX, RAICHON, les Comptoirs, les Docks, BILLARD, JOLY, LECULLIER pour les épiciers, BOICHOT et BOURGEOIS pour les boulangers, PELISSARD et MERLIN pour les bouchers. D’autres viendront par la suite.

Des femmes venant de Sellières appelées « les Catherines » font du porte à porte avec des valises pour vendre des vêtements et du linge. Le village reçoit aussi la visite du chiffonnier qui achète de vieux vêtements et des peaux de lapin. Un étameur, PUYFAGES, vient aussi de Sellières et remet en état les couverts en fer ternis par le temps. Les rémouleurs et les ferrailleurs fréquentent également le village. Pendant nombreuses années, un commerçant ambulant nommé CLIMONET vend de la confection. Il a cessé son porte à porte après avoir acquis un magasin à Poligny puis un second à Arbois.