L'affouage 

Tous les ans une parcelle de bois est sélectionnée dans la forêt communale par rotation sur une période de 25 années environ et à cet endroit se fait la « coupe ». Ce procédé permet d’entretenir les lieux, de valoriser la forêt et améliore la croissance des gros arbres, essentiellement des chênes et des hêtres « foyard ou fayard ». Des lots sont délimités par les conseillers et un numéro est inscrit sur le taillis. Ils sont tirés au sort en mairie ou attribués selon le nombre de feux du ménage.

En plus des affouages, la commune fait abattre les plus gros arbres pour les vendre à un marchand de bois. Elle perçoit aussi le montant de la vente des couronnes (houppier ou cime d'un arbre ébranché) acquises par ceux qui le souhaitent. Le bois abattu avec une hache est principalement de la charmille. Après son ébranchage à la serpe, il est mis en moule, ancienne unité de volume ayant pour dimensions 1 mètre de largeur et de hauteur. Par contre les billes sont coupées à une longueur de 1mètre 33 et cela correspond à 1 stère 33. Il ne faut pas oublier la fabrication des fagots pour allumer les poêles. L’emploi d’une serpe est nécessaire. Mais attention aux coupures !

L’abattage des « modernes » ou gros baliveau est pénible car effectué au passe-partout à ras le sol. Pour ce faire, il faut soit courber le dos, soit se mettre à genoux. Cette manière d’abattage laisse une coupe propre contrairement aux canadiens venus pendant la première guerre qui coupaient sans se baisser. Le pied de l’arbre est dégagé sur son pourtour à la hache puis une entaille est faite du côté où le bûcheron espère le diriger lors de la chute pour ne pas endommager les autres essences, surtout les baliveaux qui sont des arbres réservés dans le taillis pour croître en futaie. Ils sont marqués par les « gardes » des eaux et forêts à hauteur des yeux. Un morceau d’écorce est enlevé ainsi qu’au pied et à l’aide d’un marteau une empreinte est faite. Les agents de l’office national des forêts appellent cette opération le martelage.

Le fût du « moderne » est parfois transporté à l’aide d’un trinqueballe jusqu’à la scierie LAMY du Viseney pour être débité en planches.  

Tout ce travail est réalisé pendant l’hiver.  Aujourd'hui, le bruit des moteurs des tronçonneuses a remplacé celui des haches et passe-partout., ceux des engins d’abattage et de débardage celui du cheval. L'emploi du cheval semble revenir à l’ordre du jour car il fait moins de dégâts et est plus écologique.