Le chemin de fer

Jules GREVY, originaire de Mont-sous-Vaudrey (Jura) et président de la République de 1879 à 1887, fait construire une voie ferrée allant de Dole à Poligny pour se rendre dans son château à Mont-sous-Vaudrey. Elle dessert de nombreux bourgs et villages sur son itinéraire. Elle est inaugurée en 1884.

Le village de Brainans a une particularité, il ne dispose pas de gare mais seulement d’une maisonnette de garde-barrière. En 1881, à la question de l’utilisation de la station d’Aumont il est répondu qu’elle est trop éloignée. En 1895, un arrêt au passage à niveau de Brainans est souhaité. Le P.L.M. donne son accord l’année suivante.

En 1902, une demande est envoyée aux pouvoirs publics pour la création d’une station-arrêt à Vaccadieu et la pose de trottoirs. En 1904, ce sera pour la construction d’un abri.

Sous l’impulsion d’un nommé Charles DUMONT dont la famille est originaire de Brainans, une « halte » est faite. Le 20 décembre 1910, un ingénieur en chef transmet un document au siège des chemins de fer (P.L.M.) concernant la cession d’une parcelle par la commune pour sa réalisation au lieudit Vaccadieu, d’où l’appellation Brainans Vaccadieu.

 

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Cet arrêt est implanté à plus d’un kilomètre de l’agglomération. Pourquoi une aussi longue distance ? Des personnes se seraient opposées au passage du train près du village pour préserver sa tranquillité. Il est vrai qu’en cas de conflit, une voie ferrée devient un point stratégique. C’étaient peut être des écologistes d’avant-garde. Une gare aurait été très utile pour la localité.

Au cours des années suivantes, la municipalité demandera des modifications d’horaires et manifestera son mécontentement auprès de la société P.L.M. pour des changements intervenus.

Elle refuse la suppression des trains de voyageurs demandée en 1931.

Avant d’être mobilisé pour la seconde guerre mondiale, Pierre AUBERT reçoit chaque semaine à cet endroit du poisson qu’il vend aux habitants.

Le dernier train de voyageurs a circulé le jour de la mobilisation en septembre 1939. Herman ANTOINE l’a pris à la halte de Vaccadieu pour rejoindre son unité.

Les trains cessent de circuler vers 1950. Des éléments sont encore visibles par exemple un pont sur le chemin de Brainans à Rabeur. Les gares et les maisonnettes de passage à niveau sont vendues. Elles sont transformées en habitations coquettes et spacieuses. Pendant plus de cinquante ans, la ligne est utilisée jusqu’à Souvans (Jura).

Après examen de la situation géographique, il faut noter la présence du « château » de Vaccadieu à proximité de cette halte. Cette habitation que l’on peut qualifier de maison bourgeoise abritait un nommé BULABOIS dit « le bey de Tunis » pour y avoir séjourné. La question se pose de savoir s’il a exercé une influence quelconque dans cette réalisation. D’après les anciens, il se déplaçait en calèche avec sa famille élégamment vêtue pour assister aux offices religieux en l’église de Brainans.

Charles DUMONT serait à l’origine de cette halte d’après le livre que lui a consacré le sénateur Pierre JEAMBRUN. Député du Jura, il avait souhaité cet arrêt pour rendre visite à sa famille de Brainans.

Pour mémoire, il faut signaler le décès de Joseph MARLIN né en 1907, fils de Léon MARLIN, tué dans un accident de chemin de fer.

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L'ancienne maisonnette du garde-barrière de Brainans Vaccadieu rénovée par Maurice ROLIN